Sans titre, 2021 - plan d'architecture sur calque,
acier - 42 x 1,6 x 5 cm
Simon Thiou décale les usages des matériaux ; il leur donne
une autre forme de vie, souvent froide et presque clinique.
Impeccables mais fondamentalement déviantes, ses découpes,
entraves, excroissances, greffes, destructions l’assimileraient
presque à un docteur Robert Ledgard1 de la sculpture.
Cependant, si ces croisements non naturels induisent des
développements dramatiques qui (dé)génèrent les formes,
donnant naissance à des « choses qui existent juste à côté de
nous, derrière un voile transparent », l’artiste crée d’abord
des fictions. De plus, en interrogeant l’histoire des objets tout
autant que leurs formes et leur matière, en se nourrissant du
cinéma de science-fiction comme de la sculpture, Simon Thiou
invente des narrations complexes et référencées, dont ses
sculptures ne seraient que les résurgences éclatées, les pièces
de puzzle d’un monde parallèle.
Camille de Singly
1. Héros du film La piel que habito (« la peau que j’habite ») d’Almodovar
(2011).